Lettre autographe signée à Charles de Montalembert.
Autograph ist nicht mehr verfügbar
Exceptionnelle et inédite lettre de Balzac, tandis qu’il vient de faire paraître la plaquette L'Enquête sur la politique de deux ministères, et qu’il finalise la rédaction de l’un de ses premiers chefs d’œuvre : La Peau de chagrin.
« Permettez moi de vous remercier affectueusement de l’aimable lettre que vous m’avez écrite au sujet de l’envoi de mon enquête. Elle vous était due comme collaborateur de l’Avenir, mais sans cela je me serais fait même un plaisir de l’offrir à un écrivain politique aussi distingué que vous. Je n’ai pas eu le loisir de vous dire tout cela de vive voix chez Madame Gay le jour de la lecture de Barnave ; mais je me proposais d’aller vous prier de parler de ma brochure dans votre journal. L’enquête est trop vieille aujourd’hui, car les évènements marchent vite en notre siècle… Dans quelques jours Monsieur, lorsque j’aurai terminé un ouvrage fort difficile La Peau de Chagrin, j’oserai mettre à contribution votre bonne volonté, si toutefois la santé de monsieur votre frère se rétablit, car tous les amis de la franchise doivent désirer qu’il ne souffre pas. Je ne sais si cette lettre vous trouvera à Paris, et si j’aurai le plaisir de vous voir en vous offrant un exemplaire de mon livre, au cas contraire, acceptez ici Monsieur, mes remerciements et l’assurance de ma haute considération.
Nous connaissons la réponse de Montalembert (du 6 juin) à cette lettre inédite de Balzac (Pléiade, Correspondance, Tome I. page 365) :
« J’attendrai avec la plus vive impatience, monsieur, le livre que vous avez l’extrême bonté de me promettre. J’espère que la santé de mon frère qui m’inquiète toujours beaucoup sera alors un peu remise. Je fais surtout des vœux non pas pour que votre livre soit beau et qu’il ait du succès car votre passé m’en répond, mais pour qu’il me soit permis à moi strict moraliste de l’Avenir d’en dire tout le bien que je vous souhaite. »
Dès janvier 1831, avant même d’avoir achevé son roman, Balzac vendit les droits de La Peau de Chagrin, aux éditeurs Charles Gosselin et Urbain Canel. A sa publication, l’ouvrage rencontra un véritable succès.
Montalembert (1810.1870), homme politique et journaliste, défenseur des romantiques, fut parmi les premiers à saluer La Peau de chagrin, «comme le roman qui a révélé l'énorme besoin de spiritualité de notre époque » et comme « le tableau le plus vrai de la société actuelle, qui ait été encore tracé »
Balzac évoque également le Salon littéraire de Sophie Gay qui se tenait au 11 rue de Choiseul.