François Mitterrand

Mitterrand, François

französischer Politiker der Sozialistischen Partei (PS) sowie von Mitte 1981 bis Mitte 1995 französischer Staatspräsident (1916-1995). Eigenhändiger Brief mit Unterschrift. Fort d’Ivry. 8vo. 4 pp. Blaue Tinte.
$ 3,740 / 3.500 € (86311)

An seine spätere Verlobte Marie-Louise Terrasse, später Catherine Langeais: „Mon Zou, où passerez-vous vos vacances de Pâques? À Paris? À Val- mondois? Je ne sais donc où cette lettre vous rejoindra. Je souhaite qu’elle vous parvienne le plus tôt possible. J’ai mis longtemps à répondre à votre lettre. Pourtant, plusieurs nouvelles vous concernant m’ont préoc- cupé. Vous ressentez-vous encore de votre coude luxé? Cela m’a fait de la peine de penser que mon Zou avait eu mal.

Et votre entrée en pension? Est-ce définitif? Cela va tellement vous changer de cadre. Je voudrais tellement que la vie vous soit douce. Vous aimez la solitude me dites- vous. Ne souffrez-vous jamais à cause d’elle? Mon Zou (j’aime cette appellation: elle, au moins, me reste), vous savez bien que rien de ce qui vous touche ne peut m’être étranger. Je ne puis faire autrement que de vous imaginer toujours comme ma petite fille de tant de jours. J’ai donc mis longtemps à vous écrire cette lettre. Plus de quinze jours depuis mes dernières lettres. Ai-je tenté de m’éloigner de vous? Peut- être, mais je ne puis faire de démarcation entre le passé et le présent. Il n’y a pas de passé entre nous. Vous demeurez en moi toute pareille. Le monde que j’ai voulu situer entre vous et moi n’a pas résisté à tout ce qui me lie à vous. Pardonnez le moi. Vous m’écrirez bientôt, n’est-ce pas? Pendant vos vacances de Pâques, ne pourrez-vous pas penser à moi au moins une demi-heure? (Le temps de tracer quelques lignes, d’écrire l’adresse et puis, une seconde, fermer les yeux au dedans de vous-même). Et ce sera fait. Et vous m’aurez donné de la joie. Ce n’est pas rien. Depuis un mois je suis beaucoup sorti : matinées, soirées dansantes, divertissements sans à-coups. Mais que faire de sensations, de sentiments d’où le cœur est absent? Les vivre, sans chercher plus loin. Solution d’un tas de problèmes. Mais pourquoi ne puis-je me contenter de solutions négatives? J’ai joui de beaucoup plus de liberté que pendant les premiers mois de mon service militaire. Chaque soir, je suis allé à Paris. Je me suis rejeté vers d’autres domaines, attachants, mais pas (ou plus) essentiels. D’ailleurs (maintenant que le peloton que je suivais est terminé), je puis me consacrer à mes projets. Mais pourquoi ont-ils perdu leurs sens? Mon Zou, racontez-moi vite vos journées. Par ce soleil vous devez être ravis- sante (pas seulement avec le soleil, mais si je vous le dis, ça ressemblera trop à un compliment). Le printemps simule un petit air de flûte. La campagne doit être rudement belle aujourd’hui. Mais la parure que je lui prête mime trop un rêve de prisonnier. Au Fort, la vie a été bousculée par les événements de Tchécoslovaquie. La guerre a de nouveau montré le bout de son nez. Un de ses jours, elle se gênera moins. Mais alors, il sera temps d’en repar- ler. Je lis beaucoup : Les chemins de la Mer de Mauriac, Ma Doc- trine (éléments de l’œuvre d’Adolf Hitler), Le Dernier civil d’Ernst Glaeser. Ces deux derniers ouvrages traitent de l’Allemagne. On y découvre cette révélation extraordinaire: un pays qui croit en lui, qui tue en lui mille richesses pour obtenir le triomphe de sa race et de son sang. J’ai peur un peu pour le nôtre, civilisé jusqu’à la moelle et qui risque d’en mourir. Vous savez le roman dont je vous avais parlé un soir que nous remon- tions le boulevard Raspail? (Peut-être ne vous en vous souvenez plus), je sens qu’il pourrait vivre. Il lui manquait un élément, acquis depuis : la connaissance de la souffrance vraie. La grâce ne vient peut être pas du côté où on l’attendait, ou peut-être aussi prend un chemin détourné avant de reprendre la voie désirée. Mais je laisse ma plume filer un peu dans tous les sens. Que voulez-vous, elle suit le rythme du charme qui m’envahit lorsque je vous retrouve devant moi. À vous la faute, mon Zou. Mais vivent les fautes de ce genre ! Amusez-vous beaucoup pendant les vacances. Je voudrais tant que vous reconnaissiez, intact, le goût de ces jours libres, que n’ont pas atteints les blessures d’autres jours. Et dites-moi surtout, ma pêche, que vous êtes heureuse ou presque. Et dites-moi votre vraie vie, celle de l’intérieur. Je suis très ennuyé à la pensée de votre entrée possible en pension. Je vous recrée tellement bien dans ce décor qui fut le nôtre. Comment pourriez-vous le quitter? Si toutefois tout est décidé, donnez-moi votre adresse. Je vous écrirai de temps en temps. Je tiens à vous redire ceci (et ceci s’explique à tout, même indépendamment de l’amour qui nous a tant unis) : que je serai toujours prêt à venir près de vous, à répondre à n’importe quel appel, car je vous aime. Mais ceci est un chapitre à ne pas trop effleurer. Je vous aime et toujours vous êtes ma Marie-Louise de laquelle je trouve véritablement extraordi- naire, presque impensable d’être séparé. Mais c’est mon histoire à moi. Inutile de m’y attarder Quand vous recevrez cette lettre vous saurez que je vous aime du même amour, malgré le temps qui ne tue que les mots. À bientôt mon „vieux“ Zou (il m’amuse cet adjectif anachronique, ma toute petite fille). Si je vous dis que je vous aime, ça n’a rien, quoiqu’il puisse paraître, d’un poisson d’avril. François.

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Mitterrand, François

französischer Politiker der Sozialistischen Partei (PS) sowie von Mitte 1981 bis Mitte 1995 französischer Staatspräsident (1916-1995). Eigenhändiger Brief mit Unterschrift. ohne Ort. 8vo. 2 pp.
$ 6,946 / 6.500 € (86312)

An seine spätere Verlobte Marie-Louise Terrasse, später Catherine Langeais: „Mon Zou très cher, c’est d’une classe enfantine de l’École Michelet à Ivry que je vous écris. J’ai rejoint ce matin ma compagnie de temps de guerre et je me retrouve équipé, alourdi, un peu dépaysé dans cet Ivry chargé de tant de souvenirs qui vous concernent. J’ai reçu sur la côte normande où j’ai passé une semaine, votre dernière lettre. Elle m’a fait le plaisir que vous savez, puisque bien souvent je vous en ai parlé.

Chaque témoignage de votre présence est ainsi pour moi plus cher que tout. Quoique assez optimiste ces jours derniers, les nouvelles de la journée m’incitent à vous envoyer ces lignes dès aujourd’hui de façon que vous ayez, avant un départ et des difficultés possibles, un peu de ma pensée, toujours proche de vous. Dans votre lettre vous me dites qu’une crise de rhumatismes vous a de nouveau immobilisée. Comme je prends part à votre ennui ! De vous savoir, mon Zou, souffrante ou malheureuse me peine infiniment. Je voudrais être capable toujours de vous protéger, malgré le droit qui m’est retiré. Cette lettre est brève, où vous rejoindra-t-elle? Demain nous par- tons, et dès la première heure. Pour quelle destination? Je n’en sais rien. Restez-vous à Valmondois? Mon Zou, j’espère que vous me tiendrez au courant de vos changements d’adresse, si la guerre possible vous oblige à vous éloigner davantage de Paris. Et que vous m’écrirez parfois (soit au 23 R.I.C 9eme cie toujours par Lourcine d’où l’on fera suivre, soit à Jarnac d’où l’on fera également suivre). Je pense souvent à vous. Si la guerre éclate je partirai avec un bloc de souvenirs délicieux et émouvants, liés à vous. J’emporterai aussi ce qui échappe au souvenir et vit toujours en moi tel que je vous le promettais il y a déjà plus d’un an. Que tous les vôtres reçoivent aussi mes vœux de bonne chance. La première chance de toute étant la paix. Et vous, ma Marie-Louise, pour moi toute pareille, je désire seulement que rien ne vous fasse trop souffrir. Et bonne chance aussi, ma toute petite fille du premier jour. François“.

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Mitterrand, François

französischer Politiker der Sozialistischen Partei (PS) sowie von Mitte 1981 bis Mitte 1995 französischer Staatspräsident (1916-1995). Eigenhändiger Brief mit Unterschrift. ohne Ort [Meuse, Ligne Maginot]. 8vo. 6 pp.
$ 5,877 / 5.500 € (86313)

An seine Verlobte Marie-Louise Terrasse, später Catherine Langeais. Deutsch Truppen überqueren die Maas. Mitterrand beschreibt die Kampfbedinungen, Schützengräben, kalte Mahlzeiten und über Fliegerangriffe. “Aujord’hui est fait d’une chasse dont nous somme le gibier.“ „Ma toute petite fille bien-aimée, je t’adore. Cela sort de mon cœur, j’ex- plose : je t’aime, je t’aime, je t’aime. Voici un préambule qu’il serait bien doux de dire de vive voix, mais le monde s’ingénie à nous séparer.

Vain- quons-le en soyant [sic] forts, fidèles, confiants en Dieu et en nous. Hier, je t’ai écrit une lettre bâclée, sans doute un peu énervée, et je crains de t’avoir inquiétée. Il ne sert à rien de souffrir doublement. Évidemment, je suis dans une situation très grave et je ne veux pas te le cacher. Ma fiancée chérie, mon amour, n’es-tu pas ma compagne déjà, prête à parta- ger mon angoisse, ma misère ? La nuit s’est moins mal passée que je ne le craignais. Aujourd’hui, nous avons eu un ciel perpétuellement bourdonnant, vrombissant, tonnant. Ces avions sont une arme vraiment terrible. L’Artillerie française crache maintenant, ce qui ne favorise pas le sommeil. Et les premières troupes d’en face arrivent au contact avec nous. Nous vivons dans une tension facile à imaginer ; demain est tellement incertain. Aujourd’hui est fait d’une chasse dont nous sommes le gibier. Cependant, nous tenons bien nos positions, et attendons. Quelle chute en quatre jours ! Quelle entrée dans un monde chaotique ! Mais moi, je t’ai en moi et je vis de notre merveilleux amour. Tout de même, je crois que nos prières seront nécessaires. C’est le moment de commencer à faire notre vie de notre union, d’une union perpétuellement tendue vers le mieux, grâce à notre croyance. Mais chérie chérie, je prie si mal je t’assure. Je suis si éloigné de la résignation, de l’abandon à la volonté de Dieu, et si mal préparé à paraître devant lui. La question est pourtant essentielle... mais je conserve ma confiance. Je dois vivre pour toi, pour nous, ma bien-aimée. Pour nous construire un bonheur éblouis- sant, qui tâchera de rendre tout aussi beau autour de lui. Ma petite fiancée, mon adorable chérie, je t’adore. Ô si Dieu ne veut pas que cela soit, vis toujours dans le souvenir heureux de notre tendresse, de nos fiançailles et sois heureuse tout de même plus tard, sans remords. Je ne veux être pour toi qu’une source de joie. Est-ce pour punir de nous être appelés Dieu et Déesse que Dieu nous montre sa Toute-Puissance ? Je ne le pense pas car Il sait bien ce que signifie le langage des hommes. Ô oui, pour moi, tu es une délicieuse petite déesse, c’est-à-dire une merveilleuse petite femme, la plus merveilleuse du monde. Chérie mon amour, j’ai confiance en nous et je te prie de croire que je ferai tout pour me tirer d’affaires ! Et si tu ne me vois pas toujours très calme, pense que ça s’explique à cause d’une ambiance un peu plus tour- mentée et sinistre qu’au cinéma... mais ne pense jamais que je désespère. Je te rappelle notre conversation d’il y a 2 mois : je puis être fait prison- nier, ou on peut ne pas savoir exactement ce que je suis devenu. Attends- moi, mon amour... même si tu restes de longs mois sans nouvelles, ce qui s’expliquerait très bien en cas de séjour forcé en Germanie... Mais tu sais, moi aussi j’ai une confiance absolue en toi. Nous nous attendrons autant qu’il le faudra : notre amour n’est-il pas plus solide que Tout ? Te souviens-tu de notre conversation téléphonique du 4 janvier ? Je partais de ma première permission. Je t’ai dit “pardonne-moi de t’entraîner dans ce drame”. Ma Marie-Louise, oui, pardonne-moi toutes ces souffrances qui te viennent de moi. J’essaie de lire, c’est difficile. J’ai justement reçu un bouquin de François Dalle, Portrait de l’Allemagne (Maurice Betz). Mais outre que je suis très occupé, mon esprit se fixe mal pour l’instant sur des études spéculatives. Tes lettres de 7, 8, 9, 10 mai me sont fidèlement parvenues. J’attends pour ce soir celle du 11, elle me donnera tellement de joie. J’ai vu dans Paris-Soir amené ici par un type de renfort que Méry-sur-Oise avait été bombardée. Je t’en supplie, chérie, éloigne-toi de tout danger, mets-toi pendant que c’est possible hors des zones inquiétantes. Pense que tu me rassureras. Je compte infiniment sur tes lettres quotidiennes : tu devines ce qu’elles représentent pour moi, et ici, de Jarnac, tes lettres vont aussi vite que de Valmondois : 2 jours (jusqu’à nouvel ordre). J’ai ta photo faite à Jarnac. Ton mouchoir talisman, ton paquet de lettres. Tu crois que je ne t’aban- donne guère... Et encore, je ne te parle que des signes extérieurs de ma pensée... Je puis t’écrire assez longuement, car le jour nous sommes bloqués dans les rares boyaux, ou sous des tôles qui nous camouflent, car nous devons éviter d’être vus. Mais je suis tout de même astreint : un tas de préoccupations. D’autant plus que mes 3 groupes sont très éloi- gnés les uns des autres, et je fais le trafic entre eux. De plus, les escadrilles de bombardements, les réflexions de mes voisins, ne sont pas pour main- tenir un état d’âme sans rides, et tout à fait philosophe ! J’ai “touché” un chef de Section venu avec un renfort : c’est un adjudant assez comique, plutôt craintif et qui ne connaît pas grand chose. Aussi suis-je assez le maître de la section pour ne pas être empoisonné. Les gens évacués ont maintenant complètement disparu de la circulation. Seules restent des vaches beuglantes, ronchonnantes car elles n’ont pas été trayées [sic] depuis plusieurs jours ! Leur lait n’est plus buvable et nous n’avons pas le temps de les apprivoiser. C’est dommage : cela nous ferait un café au lait le matin. Question nourriture... je n’ose pas trop insister. Comme nos repas nous sont servis la nuit et que nous les mangeons aux heures ordinaires, je ne te vante pas la finesse et la douce chaleur des mets. Et pour moi qui possède un appétit de loup, ce n’est pas le Pérou ! (Pendant que je t’écris, au-dessus de nous, une quin- zaine d’avions sillonne les nuages). On s’y habitue. Bon ! Mais je dois t’ennuyer avec toutes ces histoires d’ordre domestique ! Aussi sais-tu que je n’y attache qu’une importance médiocre. Une seule chose m’absorbe, ou plutôt un seul être : toi, toi que j’aime. Mai 38, mai 39, mai 40 étrange destin. Étrange destinée de notre amour. Mais au-delà de tous ces faits, tu domines, toi, ma belle chérie, ma ravissante petite fille. De quel amour je t’ai entourée ! Mais tu l’as bien compris cet amour, désormais : il était contenu dans nos caresses, nos baisers, dans ce simple geste de mes mains qui prenaient ton visage, dans la simple caresse de ma joue contre la tienne. Tu es si petite : seize ans ! Crois-tu que toute ta vie tu te souviendras de nos merveilles ? Une femme est si oublieuse... Mais non, tu as seize ans et beaucoup plus : ma marque en toi est-elle définitive ? J’en serais rude- ment fier (mon écriture est irrégulière : mais, deux fois déjà, j’ai dû me mettre à genoux pour mettre mon crâne à l’abri, car des flopées d’avion arrivent en trombe. Nos mitrailleuses pétaradent, mais eux ne bombardent pas. Ça m’intrigue : que viennent-ils faire ?). Mon amour aimé : quand verras-tu ton père ? Tu sais, l’histoire du peloton serait une chance miraculeuse. J’avoue que j’estime en avoir assez fait ou vu pour aller retrouver un peu de tranquillité. Et quand il peut s’agir de vie ou de mort, ça me vexe de ne pouvoir forcer la chance : la passe est très mauvaise, mais j’essaierais bien de tenir 15 jours, encore. Si le 28 je pouvais filer sur une école d’Aspirants. Il faudrait donc pousser à la roue avec la dernière énergie. Quel obstacle de principe m’opposer ? Ne fais-je pas la guerre comme les autres (et plus durement que beaucoup) ? Mon amour. Ah je t’aime et j’ai rudement envie de t’embrasser... je le fais dans mon cœur en attendant. Et c’est merveilleux, ma peau-douce adorée, ma petite fiancée. Chérie, mon Zou. François [Postscriptum] Si tu veux m’envoyer des affaires : je t’indique tout de suite ce qui est nécessaire : chocolat, conserves, bougies. Tu vois que je ne me gêne pas avec toi ! Mais je pense que Jarnac mettra encore longtemps avant de m’envoyer quoi que ce soit. Je t’aime Buju adoré.“.

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Mitterrand, François

französischer Politiker der Sozialistischen Partei (PS) sowie von Mitte 1981 bis Mitte 1995 französischer Staatspräsident (1916-1995). Eigenhändiger Brief mit Unterschrift. Maas, in der Nähe von Stenay. 8vo. 2 pp.
$ 2,992 / 2.800 € (86314)

An seine Verlobte Marie-Louise Terrasse, später Catherine Langeais. Mitterrand teilt ihr mit alles verlorgen zu haben, außer seinen Patronen. „Voici combien de jours que je ne t’ai écrit ? J’ai dû chercher longuement avant de retrouver la date de ce jour : 18 mai. Ce que j’ai vécu, je ne puis guère te le raconter. Tu as dû voir les journaux et reconnaître à peu près ma situation. Je reviens sain et sauf jusque-là, le dois-je à tes prières ? Chérie, continue alors de le faire avec ferveur.

Je t’aime, je t’adore. Mon seul amour, mon grand amour : quelle image belle, ravissante tu es pour moi parmi ce qui est ma vie. Ô je t’aime. J’ai tellement hâte de te retrou- ver. Que fais-tu ? Que deviens-tu ? Es-tu à Valmondois ? Depuis cinq jours coupé du monde, je n’ai pas eu de lettre de toi. Et cela se comprend. Je n’ai vu âme qui vive, hors mes hommes, dans un combat face à face avec des Allemands. Mais je sais bien sûr que tu m’as écrit, que ta pensée et ton amour veillent sur moi. Nous subissons un choc évidemment brutal. Nous tenons. Mais tu imagines ce que cela représente. Chéri, mon amour, je t’aime. Mon petit Zou, heureusement que je t’ai. Je suis triste : ayant dû me replier tout en défendant nos positions, j’ai tout perdu, sauf mes cartouches. Plus d’affaires et surtout : tes lettres. Que vont-elles devenir ? Il me reste ce que j’ai sur moi ! Enfin, j’espère que tu m’écriras plus tard un stock encore plus important de ces lettres qui sont tant pour moi. Chérie chérie, souris-moi de ce joli sourire que j’aime. Et je t’embrasse avec amour, cet amour qu’on ne peut évaluer... Quand te reverrai-je ? Comme j’ai besoin de toi, mon amour chéri. Je pense à toi sans cesse et pourtant je vis des événements tellement bouleversants que tout semble s’être évanoui hors la minute présente. Mais toi, tu subsistes toujours aussi essentielle : ma Bien-Aimée. Raconte-moi lon- guement dans tes lettres ta vie, tes occupations. Surtout prie instamment, intercède pour moi, tu es ma sauvegarde. Mon petit Zou aimé, j’ai tout de même conservé fidèlement ta photo : elle m’accompagne partout. Je ne peux à peu près rien te dire de notre situation ici. Mais sache que si c’est dur, je veux conserver un bon moral. Je t’aime. Je m’arrête. Je ferai tout pour t’écrire très souvent, si possible tous les jours. Je t’embrasse, mon amour, et te donne de tendres baisers. Je t’aime. François“.

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Mitterrand, François

französischer Politiker der Sozialistischen Partei (PS) sowie von Mitte 1981 bis Mitte 1995 französischer Staatspräsident (1916-1995). Eigenhändiger Brief mit Unterschrift. Meuse. 8vo. 1 p.
$ 1,069 / 1.000 € (86315)

Liebesbrief an seine Verlobte Marie-Louise Terrasse, später Catherine Langeais. „Mon trésor adoré, Quelques fleurs – 3 mois après, en ce même lieu. Quels souvenirs ! Tu les sais mais pense à eux, à moi, plus intensément ce soir. Je t’adore. Mais bientôt, les fleurs que je t’offrirai diront encore plus de choses, n’est- ce pas chérie? puisque bientôt, tu seras ma femme. Aujourd’hui tout de même, nous fêtons un trésor secret, sans prix. Le Nôtre. Je t’aime. Bonsoir ma Marie Zou. Dors, je suis près de toi, ma chérie. François [au verso :] Pour Mademoiselle Marie-Zou Terrasse. Ma fiancée. (3 mars- 3 juin)“

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