Théophile Gautier

Gautier, Théophile

French writer (1811–1872). Autograph letter signed. Presumably Paris. ½ p. on double leaf. Large 8vo. With autogr. address.
600 € (24904)

To Edouard Thierry (1813–1894), director of the Comédie française at that time: „Si tu pouvait me donner une seconde loge pour la représentation de ce soir tu me ferais plaisir. Tout à toi de cœur [...]“. – On stationery with printed letterhead of the „Moniteur“; somewhat wrinkled; some dust soiling to edges.

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Gautier, Théophile

L.A.S., Saint Petersbourg 18 mars 1859, à Ernest Feydeau.
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Superbe lettre de Russie avant son retour en France. - Il le rassure quant aux arrangements financiers et au reste de la copie des Trésors d?art de la Russie ancienne et moderne, et annonce son retour pour dimanche soir, et sa présence au Moniteur lundi matin. Il détaille les formalités nécessaires pour quitter la Russie et les conditions difficiles du voyage de retour: «Il faut [...] publier trois fois son depart dans les journaux pour que vos créanciers si vous en avez réclament, faire changer votre passeport français contre un passeport Russe et adresser à cet effet une supplique à qui de droit. Tout cela exige un temps physique et moral. Ensuite il faut avoir une place à la poste qu?on attend quelquefois six semaines»... Pour gagner du temps il voyagera en kibitka, «espèce de panier à salade posé sur des patins auquel on accroche quatre ou cinq chevaux. Nous serons là emmaillotés de pelisses couchés sur du foin comme des veaux pendant quatre nuits et trois jours par huit ou dix degrés de froid et la voiture est ouverte ! Juge s?il faut avoir envie d?arriver ! L?autre semaine il y avait six pieds de neige [...] je risque littéralement ma vie et je ne suis certe pas un voyageur douillet [...] Ce voyage serait impossible sans mon compagnon qui parle le Russe parfaitement et sans un ordre particulier nous autorisant à exiger des chevaux et même à faire dételer les autres voitures si les bidets manquent»... Il arrivera donc «à temps pour l?exposition et quand je serai moins occupé d?empêcher la congélation de mon nez je jetterai des masses de copie par tous les orifices». Il aura du plaisir à revoir Feydeau, «cher colonel des métaphores», et à l?entendre «gueuler selon le ton et le rythme Flaubert des phrases horripilantes pour la bourgeoisie». Son séjour prolongé à Saint-Pétersbourg a une excuse: «Il s?y est vendu quatorze mille exemplaires de Fanny ! Tu vois donc que les Russes sont pleins d?intelligence; ils ne demandent qu?à se déformer le coeur et l?esprit. Mais je commence à penser trop souvent aux contraltos aux monstres verts et jaunes, aux chats et aux rats blancs et aussi à l?omnibus de Neuilly, véhicule plein de charme. J?ai même presqu?envie de voir un vaudeville grand signe d?affaissement et de crétinisme»...